jeudi 2 février 2012


Musée Guggenheim à Bilbao. Espagne. Création: 1997.
Vue générale
                                                                    Entrée du musée
Intérieur, vue vers le haut
Murs courbés
Oeuvre de Serra

  La prestigieuse fondation pour l’art contemporain « Guggenheim » projetait de créer un grand musée en Europe. Il devait être aussi important et célèbre que celui de New-York.
Bilbao était une ville portuaire dans les années 80 et 90 en déclin : la baisse des activités de sidérurgie des chantiers navals était à l’origine de cette baisse d'activité. La solution d’y construire un musée prestigieux permettait d’attirer des touristes du monde entier.

Les croquis de Gehry sont connus pour l’aspect « vivant » de cette architecture. Ils élaborent une forme globale du bâtiment.

La réalisation technique du bâtiment va donc vite devenir un défi architectural.


Les murs courbés

La fondation Guggenheim imposait une architecture aux salles immenses pour recevoir les œuvres, souvent monumentales. Les murs devaient être absolument légers, car de grands pans de baies vitrées devaient faire rentrer le lumière. La question de la portée des murs s'impose, c’est à dire leur solidité. Comment fabriquer des murs immenses, solides, et légers à la fois ?

Les murs ne pouvaient pas être construits en béton car ils seraient trop épais, et donc trop lourds. Les ingénieurs ont pensé à construire comme un squelette en acier, dont la forme pouvait être fidèle aux maquettes de Gehry. C’est justement la forme des murs qui posait problème : comme construire des murs courbés, ondulés ? Les ingénieurs ont profité d’une propriété architectonique des courbes : on a observé par exemple qu’une feuille de papier courbée pouvait facilement tenir. Bien avant Gehry, un ingénieur, Williams, avait construit un barrage aux Etats-Unis qui présentait une avancée technique révolutionnaire : le barrage à double courbure. L'objectif était de construire une parois moins épaisse, pour utiliser moins de béton. De plus, réduire la quantité de béton permettait surtout plus de légèreté à l'ouvrage.
Les ingénieurs du Guggenheim ont profité de cette répartition des forces pour concevoir des murs à la fois fins et très solides, grâce aux courbes (voir les oeuvres de Serra).


Les plans

La conception du bâtiment n’était pas possible avec les méthode traditionnelles (plans sur papier). Des maquettes avaient été réalisées en carton et bois, mais il fallait concevoir une nouvelle technique pour les plans du bâtiment.
La complexité du bâtiment était telle que Gehry utilisa les capacités des ordinateurs, et notamment un logiciel pour concevoir les avions militaires (Dassault systèmes). Nous appelons cette technique : la C. A. O. (conception assistée par ordinateur).
 L’application a révolutionné l’architecture à la fin des années 90. Le problème qui se posait était de partir des maquettes de Gehry, et d’enregistrer les données dans l’ordinateur.

La méthode pour enregister en 3D :
Une roue d’arpentage permet d’enregistrer la distance des courbes : un tour de roue=1 m.
Or, il a fallu enregistrer la dimension des murs courbés en 3D : un bras articulé rotatif a été utilisé pour mesurer les données en 3D :x, y, z (longueur, largeur profondeur).

Le revêtement du bâtiment

Pour Gehry, le plus important était que le bâtiment ait l’air « vivant ».
Gehry eu l’idée de s’intéresser à un sous-marin russe construit lors de la guerre froide (après la 2e guerre mondiale), le « flash back ». La coque représentait une technique révolutionnaire : l'utilisation du titane. Ce métal était assez peu utilisé car difficile à travailler.Or il représente des avantages : il est plus solide et plus léger que l’acier. Ses caractéristiques présentent d’excellentes propriétés face à la corrosion également.
De plus, le titane est une matière qui agit avec la lumière de manière spécifique. Au contact avec l’oxygène, le titane se revêt d’une couche d’oxyde de titane. Elle est créée soit par la chaleur, soit par l’électricité.
L’acier était trop brillant et l’aluminium trop froid. Or le titane, quand on bouge, semble changer de couleur comme une bulle de savon. La lumière reflétée est colorée.
L’oxydation en surface du titane se repère à une couleur qui peut varier du jaune au bleu, en fonction de la chaleur ou de l’électricité que l’on soumet.
Plus on a applique de la chaleur, plus la couche d’oxyde de titane est épaisse, plus elle s’oriente vers le bleu. Inversement, moins on applique de la chaleur, plus la matière sera plutôt jaune.
La couche d'oxyde représente une protection non négligeable dans une région humide comme celle de Bilbao (climat océanique). Plus la couche d’oxydation est épaisse, plus le titane augmente ses qualités contre la corrosion.




 Oeuvre Kitsch de Jeff Koons






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